ASF – action signe de réconciliation pour la paix
« … s’opposer fermement à l’auto-justification, l’amertume et la haine… »
L’association ASF a été créée en Allemagne en 1958 à l’initiative de l’Église protestante et de la CIMADE pour travailler et porter la prise de conscience des crimes commis par les Allemands pendant la période nazie, dans un désir de réparation, par des actions en faveur de la paix et de la réconciliation, en Allemagne et dans les pays ayant souffert du nazisme. Dans son appel à la création de l’institution, le pasteur Lothar Kreyssig proclamait : « Nous, les Allemands, avons commencé la Seconde Guerre mondiale et sommes donc responsables de la souffrance incommensurable de l’humanité. Des Allemands, en un soulèvement criminel contre Dieu, ont tué des millions de Juifs. Qui de nous aujourd’hui ayant vécu cette époque ne l’a pas voulu? Qui n’a pas suffisamment fait pour l’empêcher ?… Nous prions les peuples qui ont subi la violence de nos mains de bien vouloir nous permettre de construire, avec nos mains et nos moyens, quelque chose de bon dans leur pays… »
Dès lors, plusieurs milliers d’Allemands – jeunes ou âgés, filles et garçons – ont suivi cet appel et ont contribué à la réconciliation et la paix.
Engagement volontaire pour la paix et la réconciliation
Les premiers projets ont été initiés aux Pays-Bas (1959), en Norvège (1960), Grèce (1960) et en France (1961). Aujourd’hui, ASF envoie chaque année 500 personnes dans des projets divers dans onze pays européens (France, Pays-Bas, Belgique, Angleterre, Norvège, Pologne, République Tchèque, Biélorussie, Russie, Ukraine, Allemagne) ainsi qu’aux Etats-Unis et en Israël où cette institution s’est implantée à Jérusalem dès le début des années 1960, servant ainsi de premier relais avant même la reprise des relations diplomatiques entre Israël et l’Allemagne.
Les volontariats de long terme, de 12 mois, constituent la majeure partie des projets d’ASF et s’adressent aux jeunes entre 18 et 30 ans. ASF choisit ainsi chaque année, sur dossiers de candidature, un nombre important de jeunes, principalement à l’issue de leurs études scolaires, après le baccalauréat, désireux d’effectuer un volontariat d’une année avant d’entrer dans la vie active, ou de commencer leurs études supérieures.
Ce volontariat qui consiste en un service civil compense le service militaire des garçons, mais reste un vrai service civil pour les filles. Dans leur pays d’accueil, les jeunes volontaires s’engagent dans divers lieux et divers projets : maisons de retraite, centres pour handicapés physiques ou mentaux, lieux à restaurer (anciennes synagogues ou cimetières juifs), et bien sûr, mémoriaux ; ils s’occupent des survivants de la Shoah et des anciens déportés du travail forcé, accompagnent des scolaires lors de leurs visites dans des mémoriaux, favorisent le dialogue au-delà des frontières religieuses et politiques, soutiennent des réfugiés, travaillent avec des sans-abris ou mettent des groupes d’antiracisme en relation.
ASF en France
Les premiers chantiers en France, au début des années 1960, étaient peu nombreux : aide dans une ferme en Normandie (pour des raisons historiques ce projet d’ASF existe toujours) et le chantier oecuménique de Taizé en Bourgogne en 1962. Vinrent ensuite la reconstruction de la synagogue de Villeurbanne à côté de Lyon (début des années 1970), plusieurs projets à Paris et en région parisienne, le travail dans des foyers d’accueil de réfugiés et demandeurs d’asile à Marseille et Saint-Étienne, une maison pour personnes âgées handicapées à Villefranche-sur- Saône, une autre près de Condrieu, le centre de Documentation Juive Contemporaine devenu Mémorial de la Shoah, des centres Emmaüs, et très récemment le Mémorial d’Oradour. Au total, ce sont aujourd’hui 16 projets en France où s’engagent des jeunes Allemands.
La Maison d’Izieu a accueilli son premier volontaire en mars 2000. Beaucoup sont restés en lien très étroit avec le lieu et l’équipe, certains revenant à Izieu chaque année et à leurs frais à la date du 6 avril.
À l’occasion du 6 avril 2010, la Maison d’Izieu a invité tous ces anciens volontaires. Six ont pu se libérer de leurs obligations (professionnelles et étudiantes) et ont répondu à l’invitation. M. Christian Staffa, directeur général à Berlin, était présent à la cérémonie commémorative, comme la nouvelle directrice du bureau de Paris, Ines Grau et le volontaire israélien qui la seconde, Idan Segev.
ASF dans d’autres pays
Israël : Les premiers volontaires d’ASF ont travaillé en 1961 dans le kibboutz Urirn (Negev). Les plus anciens partenaires du projet sont le village de jeunesse Kfar Noar Ben Shemen et le Mémorial Yad Vashem. Presque tous les volontaires sont en contact direct avec des survivants de la Shoah et des témoins de l’époque.
Pologne : Déjà dans les années 1960 des voyages d’études dans des mémoriaux ont eu lieu, et les premiers volontaires à long terme ont commencé à y travailler dans les années 1980. Depuis 2001, des volontaires polonais participent au programme trilatéral au Royaume-Uni, avec des Allemands et des Anglais.
Russie : Les premiers voyages d’études ont eu lieu dans les années 1970 à Saint-Pétersbourg et Volgograd. Des volontariats à long terme existent depuis 1991. Le plus ancien partenaire du projet est l’association des droits de l’homme « Memorial æ» à Saint-Pétersbourg (depuis 1991).
États-Unis : Le travail d’ASF aux États-Unis a démarré en 1968 à la suite de l’invitation des églises libres américaines. Aujourd’hui, les associations juives représentent la moitié des partenaires dans ce pays.
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