Du 23 janvier au 17 mars se tient à Lich (Land de la Hesse, ville jumelée avec Dieulefit) une exposition intitulée :
Rettungswiderstand in Dieulefit (Résister pour sauver à Dieulefit).
Cette exposition grand public est le fruit d’un partenariat entre l’association allemande Courage gegen Fremdenhass e. V., représentée par Mme Anna Tüne (de Berlin) et l’association PMH.
Couverture du catalogue de l’exposition
L’iconographie a été choisie avec soin : le fond provient d’un tableau (huile sur toile) de Willy Eisenschitz, datant de la guerre. Il a été peint à partir du paysage de Miélandre, Montmirail et Roc, très familier aux Dieulefitois et aux visiteurs. Ces montagnes abritaient également, à partir de 1943, des maquis de réfractaires, dont certains (à Roc) sont devenus des camps de résistants, très engagés dans la réception des parachutages et l’acheminement des armes vers le Vercors.
La photographie en noir et blanc, placée en bas, en médaillon, provient des collections de l’École de Beauvallon. Cet établissement a joué un rôle majeur, avant la guerre, dans la diffusion de la pédagogie nouvelle, venue de l’Institut Jean-Jacques Rousseau (Genève) et acclimatée à Dieulefit par les deux fondatrices de l’École, Marguerite Soubeyran, dieulefitoise, et Catherine Krafft, genevoise. Pendant la guerre, en prenant des risques considérables, Marguerite Soubeyran et son entourage ont accueilli, protégé, réconforté (et sauvé, dans bien des cas) des enfants et des adultes. Grâce à son réseau personnel (qui combine réseau protestant, réseau communiste et réseau de l’École nouvelle européenne), de nombreux intellectuels et artistes se sont adressés à elle, à la fois pour trouver un refuge et des conditions de sécurité nécessaires à la création. Aucun appel n’est resté vain…
Tel fut le cas de Willy Eisenchitz, peintre d’origine autrichienne, particulièrement menacé en sa qualité de juif.
On note que le catalogue porte en haut à gauche un titre de collection : Topographien der Menschlichkeit 1, ou : Topographies d’humanité (ou humanisme) 1. Dans l’esprit de l’association Courage gegen Fremdenhass, ce catalogue est en effet le premier d’une série consacrée aux lieux ou ensemble de lieux, en Europe, où l’on peut observer une résistance de la société civile à la violence, au totalitarisme, à la terreur, à l’inhumanité. L’expression est une sorte de réponse symétrique à l’expression Topographie des Terrors (Topographie de la terreur) qui désigne, à Berlin, un ensemble muséographique (installations et parcours) mis en place depuis la chute du Mur pour faire voir et découvrir, au coeur de la capitale, ce qui était le lieu central de la terreur d’État du IIIe Reich.
Le Pays de Dieulefit est évidemment honoré d’être choisi comme n° 1 de la série à venir ….