Nous sommes confrontés au négationnisme, en particulier sur Internet, où les Faurisson et autres Dieudonné ne renoncent pas à mentir, à braver la loi (Gayssot), et nier la Shoah (en contestant le nombre des victimes ou la réalité des chambres à gaz).
Mais il existe un révisionnisme emphatique. Il ne nie pas, il exagère les chiffres, il invente des chiffres hallucinants, sans preuve ni vérification. Il n’est pas condamné par la loi. Il est pourtant nuisible !
Tel est est cas d’une publication récente dont nous reproduisons ici la 4e de couverture.
Oui, vous allez bien lire que l’École de Beauvallon a accueilli -et donc sauvé- 1 500 enfanst juifs sous l’Occupation. 1500 … et pourquoi pas 15 000 ? Allons, poussons jusqu’à 150 000 !
L’auteur et l’éditeur ne donnent aucune source, aucune preuve. Alors qu’ils en ont l’obligation déontologique, puisque la collection prétend faire ” l’histoire des Justes”. Pire, ils laissent entendre qu’ils ont la caution d’une administratrice de l’École, dont le nom est cité …pour la remercier !
Rappelons que selon les sources et témoignages vérifiés, et suivant Marguerite Soubeyran elle-même, en 1944, l’École compte dix garçons juifs circoncis. En y ajoutant une quinzaine de filles (estimation à partir des noms)… on est loin des 1 500 allégués !
Le plus grave, c’est que ces délires (largement explicables par des visées commerciales, probablement) nuisent gravement aux travaux historiques patients que nous menons. Ils affaiblissent la crédibilité du dossier de la résistance civile à Dieulefit et aux alentours, ils desservent l’histoire de l’École de Beauvallon.
Il est nécessaire de mettre en garde les lecteurs contre ce type de publication et de les renvoyer à des travaux fréquentables. Le sujet ne saurait souffrir de pareilles élucubrations, dissimulées derrière la fiction tout en étalant des prétentions historiques. Pire encore, elles vont donner du grain à moudre au négationnisme, friand des extravagances exploitables. Dieulefit, le 10 septembre 2014.
Le site du CRIF a fait paraître un mise au point , le 9 octobre 2014, fête des Cabanes.
À consulter :