CINQUANTE ANNÉES DE MODERNISATION, D’AGRANDISSEMENTS ET D’HUMANISATION DE L’HÔPITAL DE DIEULEFIT (1966 -2016)

Il n’est pas courant de trouver, dans une petite cité rurale de 3000 habitants, un ensemble hospitalier de la taille de celui qui est inauguré aujourd’hui, non loin d’un autre ensemble sanitaire, Dieulefit Santé.

Cette situation remarquable résulte d’un ensemble de choix, de décisions, de coopérations qui relèvent du médical, du social et de l’humanitaire et qui ont été très efficaces.

p1060404Mais l’histoire peut également expliquer la belle dotation de la commune de Dieulefit. Celle de l’hôpital local, place du Champ de Mars, commence au milieu du XIXe siècle. Des notables, à commencer par l’ancien maire, Pierre Théodore Morin, vont régulièrement faire des dons et des legs à la commune pour qu’elle mette un hospice à la disposition des « nécessiteux » et des « indigents ». C’est le temps de la philanthropie. La première étape est franchie à la fin du XIXe siècle. Un bâtiment neuf, appelé hôpital-hospice fonctionne, au service de la population communale et cantonale, et grâce à la générosité de nombreux donateurs, dont Léopold Mourier. Administré par le maire de Dieulefit, l’établissement reçoit le renfort, comme plusieurs centaines de petits hôpitaux semblables, de religieuses, les Soeurs de la Providence de Gap. Elles soignent, réconfortent les résidents, dont beaucoup restent en long séjour jusqu’à leur dernier jour. Faiblement rémunérées, elles sont nourries, logées sur place.

Après la Grande Guerre, l’hôpital local se médicalise progressivement sous l’impulsion des « médecins de ville », et d’abord du dr Georges Luigi. Il a le quadruple mérite, pour l’histoire de la santé dieulefitoise, d’avoir habitué les habitants à la consultation et à la visite médicales, d’avoir lancé le climatisme, d’avoir répandu la vaccination et enfin d’avoir créé une maternité peu avant la Deuxième Guerre.

Cependant, l’aspect extérieur de l’hôpital ne change pas beaucoup avant les années 60.

À partir de 1962, et sous l’impulsion de la municipalité Jouve, un audacieux programme d’agrandissements, d’humanisation et de modernisation va être réalisé, de 1964 à 1979. Ce qui a marqué les mémoires, c’est l’aménagement de chambres à un ou deux lits, à la place des dortoirs, l’installation de la maternité au 1er étage (pour une courte période), ce sont aussi des changements spectaculaires dans l’aspect des bâtiments, considérablement agrandis. Au cours de ces 25 « glorieuses », sous l’impulsion du dr Georges Springer, les équipements médicaux progressent (achat d’un ensemble radiographique, d’une couveuse pour les prématurés). Un groupe médical est construit sur le terrain de l’hôpital, à deux pas du bâtiment C. Autre facteur d’humanisation, une chapelle est construite, à vocation œcuménique et servie par les Sœurs de la Providence.

Simultanément, le personnel, agents hospitaliers, les aides-soignantes, infirmières se professionnalise tandis que le Soeurs de Gap quittent les lieux en 1980.

Comme l’atteste une plaque remise en place après la dernière campagne de travaux, ces religieuses ont marqué la mémoire collective jusqu’à nos jours. Leur souvenir est un signe vivant de l’humanisation qui a été ressentie par les résidents, le personnel sanitaire, la population locale. Cela explique leur attachement à cet hôpital, et bien au-delà des habitants de Dieulefit. Nombreuses sont les familles qui ont eu un proche en long séjour ou à la maison de retraite. La maternité, bien que fermée depuis 1975, a laissé des souvenirs encore vivants, aussi bien chez les résidents que dans le personnel.

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Inauguration de l’hôpital

La dernière campagne de travaux s’inscrit donc dans la continuité, avec le souci de mener de front, comme dans un passé récent, modernisation et humanisation, en recourant aux solutions et ressources de notre temps.

Quand l’hôpital a été construit, il y a plus d’un siècle, il se situait dans un faubourg de Dieulefit, celui de la Garde-de-Dieu. Avec le développement ultérieur de la cité, l’établissement s’est trouvé au cœur de la commune, au sens propre et au sens figuré. Aujourd’hui, il fait partie intégrante de la communauté des habitants et des communes, de Montélimar à la Roche-St-Secret. Il a un vrai passé historique. Et un bel avenir.

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L’exposition proposée par PMH le jour de l’inauguration

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