Le 26 août 1942, 1015 Juifs de la région lyonnaise sont enfermés dans le camp de transit de Vénissieux, à côté des Indochinois (ou “ONS”, pour Ouvriers Non Spécialisés, réduits à une sorte d’esclavage depuis qu’ils ont été arrachés par la République française à leur pays en septembre 1939). Une “commisssion de criblage réussit à faire sortir du camp les plus jeunes Juifs (moins de 15 ans), au nombre de 471. Mais 545 adultes n’ont pas cette chance et sont déportés vers Auschwitz. Parmi eux, beaucoup de parents qui ont dû renoncer à leurs enfants par écrit pour les sauver.Tel est le résultat effrayant  de la politique raciale conduite en zone non-occupée par les autorités de Vichy.

    Soixante-dix ans plus tard, une plaque commémorative a été inaugurée, le 29 août 2012 à Vénissieux. À quelques mètres du terrain de l’ancien camp de transit de Vénissieux, la plaque  rend hommage : “……à toutes celles et ceux qui, à titre individuel, et au nom d ‘associations caritatives ont participé du 26 au 29 août 1942 au sauvetage des Juifs étrangers arrêtés en Rhône-Alpes et regroupés au camp de Vénissieux”.Capture d’écran 2013-12-01 à 12.35.52.png

Parmi celles et ceux qui sont honorés ce 29 août 2012 se trouve Lili Garel (photo ci-contre) . Modeste, elle minimise son rôle : “Je n’étais qu’une assistante sociale, j’étais surtout là pour le soutien moral”. Sa fille, qui l’accompagne, s’étonne de sa pudeur ” Elle  a sauvé plus d’une centaine d’enfants.Mais Lily, émue, rappelle que tous ceux de plus de 15 ans ont été déportés vers Auschwitz. Parmi les enfants que Lili (21 ans) a pu extraire du camp se trouvent six enfants qui vont ensuite rejoindre Dieulefit : Werner Matzdorff, Henry Schwarz, Gilbert Weil, Helmut Meyer (à Beauvallon), Isaac Fabrikant (chez Henri Morin) sa soeur Jeanne chez les soeurs Deonat.

Lili Elise Tager, épouse Garel en 1943, est née à Paris en 1921. En 1942, elle travaille à Lyon aux côtés de Elisabeth Hirsch pour l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants, organisation juive très mobilisée pour secourir les enfants juifs étrangers qui se trouvent sur le sol français). Lors des rafles de l’été 1942, elle rejoint Georges Garel (son futur mari, fondateur du “Réseau Garel”, branche de l’OSE entrée dans la clandestinité) et se dévoue sans limite pour faire échec au programme de déportation enclenché par le gouvernement Laval.

Lili Garel et son mari Georges connaissaient bien Dieulefit. En compagnie des Lederman (Charles et Raya), ils séjournent souvent dans la petite cité, accueillis régulièrement par la famille Lemaire (Pierre et Louis). Raya Lederman (née … Garel, elle était la soeur de Georges) a accouché de sa fille Claudie à Dieulefit, elle habitait au bas de la Pouilleuse, et à la pension “Chez nous”. Les Garel et les Lederman fréquentaient Elisabeth et Marc Préault, les Lemaire,  Piolenc, architecte au Poët-Laval.      

Lili 1942.jpg                                       Les pères de Charles et de Georges avaient une “planque” également à Grignan.

 

Georges Garel a écrit une autobiographie, rééditée, (où il est question du refuge dieulefitois, de la “couverture” que G. Garel avait trouvée à la poterie Lemaire, en haut de la rue des Écoles, du rôle de Lili) :

Le sauvetage des enfants juifs par l’OSE (Avec la participation de Katy Hazan)

     352 pages / 49 illustrations Prix : 25,90 €  (Lili a donné un texte dans cet ouvrage).

                      
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                                                                                         LIli Tager (Garel), 21 ans.

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