Françoise Arcens est la fille unique, née en 1926 à Chelles (Seine-et-Marne), de Pol et Madeleine Arcens.

Les Arcens sont d’origine bretonne. En 1937, la famille est accueillie à Beauvallon par Marguerite Soubeyran.

Pol y enseigne le latin, son épouse (surnommée aussitôt : Tante Mad’) enseigne l’anglais etrend des services à l’infirmerie.

 

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Les Arcens sont catholiques, ce qui ne pose aucun problème à Beauvallon. L’année suivante, les parents Arcens ont le projet de créer un collège secondaire, jusqu’au baccalauréat. Ils font exécuter des plans d’aménagement de la propriété de la Roseraie.

1937 : Françou fait sa communion à Saint-Roch (église paroissiale de Dieulefit)

 

Les bâtiment du futur collège sont prêts au cours de l’été 39 et les premiers élèves sont accueillis à la rentrée d’octobre 1939, trois semaines après la déclaration de guerre !

 

CV32.531.jpgLes Arcens s’installent à la Roseraie, Françoise, que tous, adultes et condisciples appellent “Françou” devient une élève du collège.

Pas tout à fait une élève comme les autres, plutôt comme une égérie, modeste et discrète cependant. 

 

En secret, elle entame l’année suivante un Journal intime, à quatorze ans. Elle le tient avec assiduité jusqu’en 1945. Sans savoir s’il sera lu un jour…. Il a été conservé et retrouvé par la famille Small, détentrice légale. Il constitue une précieuse source historique dans la mesure où il est contemporain des événements relatés (pas de “réécriture”, pas de “passé recomposé”) et où il n’est pas rédigé pour être publié (intimité).

 

Au  long de ces quelque 200 pages, d’une écriture élégante et soignée, Françou confie ses espoirs, ses attentes, ses expériences. Le monde de Françou est un monde d’adolescence, rempli d’amitiés, d’espiègleries, de musique, de théâtre, de lectures. Elle lit, elle sort, elle va au cinéma, danse. Nous raconte la vie à la Roseraie .. mais en sort pour se tourner vers la culture et la société anglo-saxonnes. La guerre n’est pas au centre du Journal .. mais elle n’en est pas absente. Elle rôde et ne peut se faire oublier. Pas plus que l’Occupation. Mais ni  l’une ni l’autre ne parviennent à étouffer le désir de vivre, la joie d’espérer. En 1945, c’est une jeune femme qui confie ses désirs d’avenir et repose son stylo au moment où elle relate ses premières émotions amoureuses, avec une exquise pudeur.

 

Ce Journal a été confié à Valentine Compagnie. Elle prépare un spectacle (en lien avec la famille Small et des anciens de la Roseraie proches de Françou)  qui combinera des textes (dits par une comédienne) et de la musique d’accompagnement (interprétée sur scène par un musicien) dans une mise en scène due à Philippe Guyomard. Les représentations auront lieu à l’intérieur du théâtre de l’ancienne Roseraie, fort heureusement conservé dans son état d’origine.

 

Françou-coll Chabauty.1941.short.jpgFrançou en 1941, quand affluent les élèves réfugiés et les professeurs en situation difficile au regard de la législation et de la politique du gouvernement de Vichy.

 

Son sourire ouvert et lumineux, son sens de l’accueil ont laissé jusqu’à aujourd’hui un souvenir vivant et émouvant.

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